La sagesse juive regorge de comparaisons perspicaces entre le peuple juif, les arbres et les fruits.
Par le rabbin Ari Enkin, Directeur rabbinique, Unis avec Israël
Demain, c’est « Tou BiShvat », le quinzième jour du mois hébreu de Shvat, connu sous le nom de « Nouvel An » des arbres. Il y a en fait quatre « Nouvel An » différents dans l’année juive qui débute avec Rosh Hashana, le plus célèbre, bien sûr. Les autres sont le premier du mois de Nissan, du mois d’Eloul et du mois de Tishri, chacun pour des raisons différentes, au-delà du cadre de cet article.
Les sages ont désigné Tou BiShvat comme la limite entre une année et une autre concernant certaines lois agricoles. Par exemple, les fruits ne peuvent être consommés que lorsqu’un arbre a trois ans. La date de base pour un tel calcul est Tou BiShvat. De même, à l’heure de Tou BiShvat en Israël, fin janvier ou début février, la plupart des pluies de l’année sont tombées. Les fruits qui poussent après cette date sont donc considérés comme des produits d’une nouvelle année.
Le Nouvel An des arbres n’est pas exactement observé autant que le Nouvel An du 1er janvier. Si vous clignez des yeux, vous pourriez bien le manquer !
Bien qu’il n’y ait aucune obligation d’organiser un repas formel le jour de Tou BiShvat comme il y en a le Shabbat ou à Rosh Hashana, beaucoup de gens le font. Avec ou sans repas de fête, il est de coutume de manger des fruits à Tu B’shvat… le plus de fruits possible, en fait !
Cela est particulièrement vrai en ce qui concerne les sept fruits pour lesquels la Terre d’Israël est louée : le blé, l’orge, le raisin, les figues, les grenades, les olives et les dattes. Le verset parle de deux types de céréales et de cinq types de fruits lorsqu’il décrit la richesse d’Eretz Yisrael. Soit dit en passant, le « miel » mentionné dans le verset fait référence au miel dérivé des dattes, et non au miel d’abeille. Il n’y a pas d’interdiction de travail ou autre à Tu B’Shvat.
Les kabbalistes au cours des derniers siècles ont développé un « Séder de Tou BiShvat » très similaire au seder de Pessah, avec quatre coupes de vin ! Bien sûr, les textes, les lectures et les discussions tournent autour des arbres et des fruits et non des dix fléaux ou de l’Exode. Lors de ces événements, des dizaines d’espèces de fruits sont typiques, notamment des fruits secs et des noix. Les figues, les dattes, les raisins secs, la caroube et les amandes sont particulièrement populaires.
Selon Kabbale, les fruits sont classés dans les trois catégories suivantes. Fruits avec des extérieurs durs et non comestibles et des intérieurs mous comestibles (comme les oranges, les bananes et la plupart des noix), fruits et noix avec des extérieurs mous comestibles mais avec un noyau dur à l’intérieur (comme les dattes, les abricots et les olives) et les fruits qui sont consommés entiers (comme les figues et les baies).
La sagesse juive regorge de comparaisons perspicaces entre le peuple juif et les arbres et les fruits. Examinons quelques-uns de ces enseignements.
La « mascotte » de Tu B’shvat, en Israël du moins, est l’amande. En hébreu, amande se dit « shaked ». Shaked signifie aussi « diligent » ou « dévoué ». Peut-être que l’amande nous apprend à être diligent et dévoué aux autres et aux tâches que nous sommes censés accomplir.
Le roi David nous enseigne que nous devrions être comme le dattier quand il dit : « Un homme juste fleurira comme un palmier dattier ». Peut-être que le message ici est que rester «grand» et fier de nos croyances est la clé pour devenir juste.
Les olives et les raisins sont également des fruits très distincts en général et sur Tou BiShvat en particulier. L’huile d’olive, autrefois et peut-être encore, est l’utilisation la plus populaire de l’olive, n’est produite qu’en écrasant l’huile. L’huile produite peut alors éclairer le monde. Et il en va de même pour nous dans la vie, parfois après un « écrasement », nous en ressortons beaucoup plus brillants.
Les raisins sont à l’origine du vin, la boisson dont on dit qu’elle rend l’homme heureux. Ils sont aussi écrasés pour produire le vin. Quand il se trouve sous la forme de raisin, son coût est faible. Transformez-le en vin, et son coût devient élevé. Sa valeur monte. Et, comme pour les olives et son huile, parfois après un broyage, notre « valeur » augmente également.
Lorsque vous mangez des fruits ce Tou BiShvat, assurez-vous de réfléchir aux fruits et essayez de vous en inspirer !