Nombreux sont ceux à rejeter les « excuses » d’Abbas suite aux propos antisémites tenus par ce dernier à l’occasion du Conseil National Palestinien. Des regrets jugés malhonnêtes, notamment au regard du fait que le dirigeant n’évoque à travers eux aucun signe de reconnaissance de l’Etat juif.
Par: The Tower
Les excuses du Président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas suite à ses remarques antisémites ayant été largement critiquées ont été rejetées, jugées insuffisantes par un certain nombre de commentateurs sur Twitter, notamment par l’ancien membre de la Knesset Einat Wilf.
Wilf, l’un des principaux penseurs en matière de sionisme, a noté vendredi: « point clé pour comprendre les excuses d’ #Abbas: pour les palestiniens, il n’existe pas de PEUPLE juif. Il n’y a que des gens de CONFESSION juive. Ceux-ci peuvent être respectés, tant qu’ils n’insistent pas sur leur droit, EN TANT QUE PEUPLE, à un Etat souverain sur leur terre ancestrale ».
Les excuses d’Abbas, qui ont été publiées en anglais et en arabe, sont telles: « si des gens ont été offensés par ma déclaration face au Conseil National Palestinien, en particulier des gens de confession juive, je leur présente mes excuses. Je voudrais assurer à chacun que cela n’était pas mon intention, et réaffirmer mon respect total pour la foi juive, ainsi que pour les autres fois monothéistes« .
Le dirigeant palestinien a ajouté « Je voudrais également réaffirmer notre condamnation de longue date de l’Holocauste, en tant que crime le plus haineux de l’Histoire, et exprimer notre compassion envers ses victimes… De même, nous condamnons l’antisémitisme sous toutes ses formes, et confirmons notre détermination (à aboutir) à une solution à deux Etats, et à vivre côte à côte dans la paix et la sécurité« .
Dimanche, au cours d’une réunion du Conseil National Palestinien, Abbas, avait attribué la persécution des juifs, y compris pendant la Shoah, à leur « comportement social« , tel que le fait de prêter de l’argent. Il a été lourdement condamné pour ces commentaires, et jeudi, un éditorial du New York Times a condamné ces propos jugés « vils » et a appelé Abbas à démissionner.
Des excuses sans regrets
Cependant, Robert Satloff, directeur exécutif de l’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient, a rejeté les excuses, « Ahhh, la vieille excuse du ‘si vous avez été offensés, je suis désolée’, qui n’est pas une excuse. Désolé, lorsque l’on montre son vrai visage, difficile de le recacher, M. #Abbas. #Holocauste #Palestine #Israel ».
Abraham Foxman, ancin directeur de la Ligue anti diffamation, a tweeté, « Président Abbas: il est un peu trop tard pour les excuses. Vous n’avez plus de crédibilité en tant que dirigeant ou partenaire pour la paix. Il est temps de passer à autre chose! »
Dans la même veine que Wilf, Victor Shikhman a écrit: « les excuses d’Abbas continuent d’insulter les juifs en faisant de nouveau la promotion d’une autre tromperie arabe anti sioniste – selon laquelle les juifs sont une « religion » et non un peuple. En outre, la condamnation de l’Holocauste est trop facile. Abbas doit reconnaître l’histoire de l’oppression et de la violence arabes envers les juifs au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ». Shikhman faisait apparemment référence au discours d’Abbas au travers duquel il a nié que les arabes aient pu oppresser les juifs au cours des 1400 dernières années.
Le ministre israélien de la Défense Avigdor Liberman a également rejeté les excuses et qualifié Abbas de « misérable négationniste ayant rédigé une thèse de doctorat sur le négationnisme et par la suite publié un livre sur la négation de la Shoah« . Liberman a ponctué ses remarques d’un « excuses non acceptées« .
Les Etats-Unis ont demandé au Conseil de Sécurité des Nations Unies de condamner les remarques d’Abbas. La déclaration proposée exprimerait la « préoccupation sérieuse » du conseil au sujet des remarques, qui ont été décrites comme comportant « de viles insultes antisémites et des théories conspirationnistes infondées, et ne servent pas les intérêts du peuple palestinien ou de la paix au Moyen-Orient« .