Après l’annonce de son projet de loi visant à sanctionner toute personne utilisant l’expression « camps de la mort polonais » ou établissant un lien de responsabilité quelconque entre la Pologne et l’Holocauste, c’est un nouveau pas vers le négationnisme d’Etat qu’a désormais franchi le gouvernement polonais.
Par Hanna Partouche, Unis avec Israël
La rupture des relations diplomatiques n’a jamais été aussi menaçante, entre Israël et la Pologne, dont les déclarations des représentants au sujet de la Shoah se succèdent, de manière à chaque fois plus préoccupante.
Dernières déclarations largement polémiques en date, celles du Premier ministre Mateusz Morawiecki qui, par un raccourci tant regrettable que dangereux, a prêté une réelle part de responsabilité aux juifs au cours de la Shoah.
« La frontière entre victimes et auteurs de l’Holocauste est de plus en plus floue », ou encore « il est vrai que les nazis ont eu des collaborateurs polonais, mais comme il y a également eu des collaborateurs juifs ou ukrainiens », tels furent quelques un des indignes propos tenus samedi par ce représentant officiel polonais.
Des déclarations ayant d’autant plus suscité la polémique qu’elles sont intervenues quelques heures seulement après un hommage rendu par ce même Morawiecki sur les tombes de soldats polonais ayant collaboré avec le régime nazi au cours de cette sombre période de l’Histoire.
Côté israélien, à l’incompréhension se mêle une réelle indignation, qui pourrait rapidement entrainer un amoindrissement, voire une rupture, des relations diplomatiques entre les deux Etats.
A ce titre, Michael Oren, vice-ministre de la Diplomatie, a ouvertement appelé le gouvernement israélien à envisager « le retour de (leur) ambassadeur de Varsovie, voire la rupture des liens diplomatiques ».
Netanyahou a pour sa part qualifié les propos du représentant polonais de « Scandaleux », promettant de s’entretenir avec ce dernier dans de très brefs délais.
A quoi joue donc la Pologne ? Que vient témoigner cette récente accumulation de propos polémiques ? Face à l’incompréhension, une seule certitude : ce négationnisme désormais affiché, et prenant pour la première fois une forme véritablement étatique, risque d’être lourd de conséquences pour cette Pologne bien trop impatiente à l’idée de tirer un trait sur son passé, plutôt que de le comprendre pour en grandir.