Des archéologues israéliens découvrent la plus ancienne phrase manuscrite connue à ce jour

« C’est un jalon dans l’Histoire de la capacité humaine à écrire », a commenté le professeur de l’Université hébraïque Yosef Garfinkel.

Par Pessa’h Benson, TPS

Des archéologues israéliens ont découvert ce qui pourrait être la phrase la plus ancienne jamais écrite – une prière contre les poux gravée sur un peigne cananéen qui remonte à environ 1700 avant notre ère.

Les lettres de l’inscription ont été gravées de manière très superficielle, disant « Puisse cette défense déraciner les poux des cheveux et de la barbe« .

Alors que le peigne a été découvert en 2017 à Tel Lachish dans le centre d’Israël, les lettres n’ont été remarquées que lors d’un post-traitement ultérieur en 2022 par le Dr Madeleine Mumcuoglu de l’Université hébraïque.

L’inscription a été déchiffrée par l’épigraphiste sémitique Dr Daniel Vainstub de l’Université Ben Gourion (BGU), qui a confirmé que les 17 caractères étaient en écriture cananéenne. L’ivoire a été testé par les professeurs Rivka Rabinovich de HU et Yuval Goren de BGU qui ont découvert que le peigne était fait de défense d’éléphant.

Leurs découvertes ont été publiées dans le Jerusalem Journal of Archaeology à comité de lecture.

Le professeur de l’Université hébraïque Yosef Garfinkel, l’un des directeurs des fouilles de Tel Lachish, a qualifié le peigne de « point de repère dans l’Histoire de la capacité humaine à écrire ».

« C’est la première phrase jamais trouvée dans la langue cananéenne en Israël« , a déclaré Garfinkel.

« Il y a des Cananéens à Ugarit en Syrie, mais ils écrivent dans une écriture différente, pas l’alphabet qui est utilisé jusqu’à aujourd’hui. Les villes cananéennes sont mentionnées dans des documents égyptiens, les lettres amarniennes écrites en akkadien et dans la Bible hébraïque. L’inscription en peigne est une preuve directe de l’utilisation de l’alphabet dans les activités quotidiennes il y a environ 3 700 ans. C’est un point de repère dans l’Histoire de la capacité humaine à écrire. »

Le peigne en ivoire est petit, mesurant environ 3,5 sur 2,5 cm et possède des dents des deux côtés. Bien que leurs bases soient encore visibles, les dents du peigne elles-mêmes ont été cassées dans l’Antiquité. La partie centrale du peigne est quelque peu érodée, peut-être par la pression des doigts tenant le peigne pendant le soin des cheveux ou l’élimination des poux de la tête ou de la barbe.

Le côté du peigne avec six dents épaisses servait à démêler les nœuds dans les cheveux, tandis que l’autre côté, avec 14 dents fines, servait à éliminer les poux et leurs lentes, un peu comme les peignes à poux à deux faces actuels vendus en magasins.

Les peignes anciens étaient généralement fabriqués à partir de bois ou d’os. Les éléphants ne sont pas originaires d’Israël, ce qui suggère que l’ivoire était un objet de luxe vraisemblablement importé d’Égypte.

Les chercheurs ont également trouvé des restes de poux de tête entre deux des dents, d’une taille de 0,5 à 0,6 mm.

Lachish était une cité-État cananéenne majeure au deuxième millénaire avant notre ère et la deuxième ville la plus importante du royaume biblique de Judas.

À ce jour, 10 inscriptions cananéennes ont été trouvées à Lakish, plus que sur tout autre site en Israël. La ville a été le principal centre d’utilisation et de préservation de l’alphabet pendant environ 600 ans, de 1800 à 1150 avant notre ère.