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Bara al Qadi

Un soldat juif qui tire sur un palestinien à un checkpoint mérite plus d’attention médiatique que des palestiniens torturés par l’Autorité Palestinienne ou par le Hamas.

Traduit de l’article de: Bassam Tawil, The Gatestone Institute

Ce qui se produit lorsque des palestiniens font des allégations de torture et d’attaques à l’encontre de leurs libertés publiques? Si le doigt est pointé vers Israël, les médias internationaux s’empressent de faire en sorte que l’histoire soit la plus médiatisée possible.

Et l’histoire ne s’arrêterait même pas là. Les organisations de défense des Droits de l’Homme et les agences de l’ONU accuseraient Israël de « violer » les Droits de l’Homme des palestiniens et le Conseil de Sécurité tiendrait une session d’urgence visant à condamner Israël.

La réponse, cependant, lorsque les palestiniens sont victimes des pratiques de leur propre gouvernement (L’Autorité Palestinienne en Judée Samarie et le Hamas dans la Bande de Gaza) est complètement différente. Il s’agit alors du moment où le silence s’abat sur la communauté internationale de médias et se cache derrière un mur bleu de silence.

Comment se rendre compte de ce fossé en matière de communication? Simple: dès lors que le récit ne traite pas d’atrocités commises par Israël, du point de vue des médias occidentaux, elle n’est a priori pas digne d’être relatée.

Pour la plupart des reporters occidentaux, le seul comportement adéquat constaté est le fait d’israéliens. A leurs yeux, un soldat israélien tirant sur un palestinien à un checkpoint est plus digne de médiatisation que des détenus palestiniens torturés par l’Autorité Palestinienne ou par le Hamas.

Ceux qui connaissent le conflit israélo-palestinien et la façon dont opèrent les médias internationaux au Moyen-Orient ne sont pas surpris par cette couverture médiatique partiale et manquant de professionnalisme.

Les correspondants au Moyen-Orient deviennent régulièrement aveugles lorsqu’il s’agit des violations de Droits de l’Homme commises par l’Autorité Palestinienne et par le Hamas. Certains journalistes ont peut-être peur dans le cas où ils dresseraient un rapport concernant une histoire reflétant une image négative des palestiniens, d’être accusés d’être « à la botte du lobby juif » ou, pire encore, d’être des « agents sionistes au service de la machine de propagande ».

Ou peut-être craignent-ils qu’on leur refuse par la suite un accès à la machine de propagande palestinienne.

Il est également important de noter que la plupart des correspondants étrangers recourent à des assistants ou « fixateurs » palestiniens qui leur dictent souvent le ton que doivent adopter leurs reportages portant sur les palestiniens.

Les « fixateurs » palestiniens locaux ne veulent pas que les correspondants étrangers révèlent les violations rampantes qui se déroulent côté palestinien. Ces « fixateurs » se voient comme de loyaux soldats au service de leur peuple et de leur cause. Ils se considèrent comme les porte-parole des leaders et institutions palestiniennes, et seraient horrifiés à l’idée que leur linge sale puisse être exposé au public.

En quoi est-ce désormais pertinent?

Il existe toujours un besoin de rappeler aux lecteurs de quelle manière les médias étrangers « manquent » plusieurs histoires importantes en lien avec le conflit israélo-palestinien. La véritable histoire désormais ne porte plus sur ce que les correspondants étrangers rapportent. Mais plutôt sur ce qu’ils ne rapportent pas.

Prenez, par exemple, le dernier rapport publié par la Commission Palestinienne Indépendante pour les Droits de l’Homme (CPIDH), dont les charges et la responsabilité consistent à « surveiller et garantir que les différents lois, règlements et régulations palestiniens, ainsi que le travail de différents départements, agences et institutions  des palestiniens se conforment aux exigences en matière de protection des Droits de l’Homme« .

A travers son rapport, qui ne semble jusqu’ici avoir intéressé ni les médias internationaux ni les groupes de protection des Droits de l’Homme, la CPIDH relève avoir reçu des plaintes pour torture et  mauvais traitement de 46 palestiniens détenus par l’Autorité Palestinienne et le Hamas au cours du seul mois de février 2018.

Plus de la moitié des plaintes, 27, proviennent de palestiniens ayant été arrêtés par l’Autorité Palestinienne, alors que 19 autres proviennent de palestiniens vivant sous l’autorité du Hamas dans la Bande de Gaza.

Si un tel rapport de torture avait été publié par le groupe de gauche B’Tselem, il aurait gagné l’attention de la communauté internationale. Pourquoi? Car le groupe se révèle avoir les yeux exclusivement tournés vers les violations israéliennes, tout en ignorant rigoureusement ce qui se produit au sein des centres de détention sous contrôle palestinien en Judée, en Samarie et dans la Bande de Gaza.

Des forces de l’Autorité Palestinienne formées et financées par l’Occident

Le rapport relève qu’au cours du mois de février, la CPIDH a également reçu des plaintes de 31 palestiniens faisant mention de détentions arbitraires et illégales, entre les mains de l’Autorité Palestiniennes comme du Hamas.

Là encore, la plupart des arrestations se sont produites dans des zones controlées par les forces de sécurité de l’Autorité Palestiniennes, entraînées et financées par l’Occident. Certaines des détenus ont été arrêtés sur la base d’un mandat d’arrêt signé par un haut fonctionnaire palestinien, généralement le dirigeant d’une ville.

Le rapport a également noté que l’Autorité Palestinienne et les Hamas continuaient d’intimider les journalistes et activistes politiques palestiniens au sujet de leurs opinions et de leurs publications sur les réseaux sociaux. Un journaliste, qui n’a pas été identifié par son nom, a été arrêté dans la bande de Gaza pour avoir publié des remarques critiques au sujet du Hamas. Un autre a été arrêté par le Hamas pour avoir rapporté des violations de Droits de l’Homme commises par le groupe terroriste.

En Judée et en Samarie, au mois de février, les forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne ont arrêté deux étudiants palestiniens de l’Université de Hébron pour leurs activités sur le campus, d’après le rapport. Au cours du même mois, la CPIDH a également reçu des plaintes de la part de palestiniens expliquant que leurs maisons avaient été perquisitionnées par les officiers de l’Autorité Palestinienne, qui y avaient illégalement saisi des ordinateurs, des téléphones portables, de l’argent liquide et autres objets personnels.

Le rapport a également détaillé d’autres formes de violations des Droits de l’Homme commises par l’Autorité Palestinienne et le Hamas, telles que des interdictions de sortie du territoire et la non application de décisions de justice.

Une moquerie du système judiciaire

A plusieurs reprises, par exemple, les forces de sécurité de l’Autorité Palestinienne ont choisi d’ignorer des décisions de justice ordonnant la libération de détenus. Cette moquerie du système judiciaire est fréquente tant sous l’Autorité Palestinienne que sous le Hamas.

Le rapport de la CPIDH n’est pas confidentiel. Au contraire, il a été publié à la disposition du public et est disponible sur les sites des organisations. Chacun y a accès.

On pourrait supposer que les correspondants au Moyen-Orient puissent être intéressés par ce type de rapports. Mais jusqu’ici, ce n’est pas le cas.

Aux yeux des correspondants étrangers, ce rapport de la CPIDH est « problématique » en ce qu’il traite d’un sujet qui ne colle pas avec leur programme, qui considère Israël comme seul responsable des violations de Droits de l’Homme dans le cadre du conflit arabo-israélien.

Certains correspondants étrangers pourraient dire, pour leur défense, qu’ils ne peuvent pas rapporter de telles histoires, car cela supposerait de se rendre en Judée Samarie ou dans la Bande de Gaza, et cela pourrait mettre leurs vies en danger. En d’autres mots, les correspondants reconnaissent que les palestiniens les menaces implicitement dans le cas où ils souhaiteraient divulguer de telles histoires.

Nous pouvons seulement nous interroger quant au professionnalisme des journalistes qui, en pleine conscience, ne rapportent pas de tels abus de la part des palestiniens..

Nous pouvons également nous demander comment ils pensent rendre service aux palestiniens en restant aveugles aux violations de Droits de l’Homme commises par l’Autorité Palestinienne et par le Hamas. Les journalistes connaissent-ils le terme « laisser-passer »?

Les palestiniens sont, avant toute chose, victimes de leurs leaders dictateurs et offensants. Malheureusement, les médias biaisés et non professionnels qui agissent dans une sorte de « oui monsieur » collectif et passent sous silence les violations des Droits de l’Homme sous l’Autorité Palestinienne et le Hamas ne leur rendent pas service.

Aucune des dictatures palestiniennes, ni l’Autorité Palestinienne ni le Hamas n’ont donc de souci à se faire quant à la poursuite de leurs activités de torture et de détentions illégales sur leur propre peuple. Personne ne regarde.

 

Bassam Tawil est un musulman résidant au Moyen-Orient.