La mission d’exploration spatiale Trident de la NASA pourrait transporter la technologie israélienne sur Neptune pour déterminer si un océan souterrain sur sa plus grande lune contient de la vie.
Par Yakir Benzion, Unis avec Israël
Lorsque la mission Trident sur Neptune proposée par la NASA sera lancée en 2026, il y a de fortes chances que la technologie israélienne aide à découvrir les secrets de la lune de glace unique et très active de Neptune, Triton.
Le professeur Yohai Kaspi de l’institut Weizmann fait partie de l’équipe de mission spatiale proposée qui espère enquêter sur l’existence et les propriétés de l’océan souterrain de Triton ainsi que sur la surface d’apparence jeune et l’atmosphère unique de Triton.
Triton n’est pas seulement super froid, avec une température de surface de −235 degrés Celsius. Il possède également des geysers actifs, ce qui signifie que la lune glacée dispose d’une source de chaleur.
Kaspi et le Dr Eli Galant, les deux israéliens de l’équipe Trident, possèdent une expertise dans l’analyse des signaux radio provenant d’engins spatiaux lointains. Le vaisseau spatial Trident sera équipé d’une horloge scientifique spéciale qu’ils ont conçue, si précise qu’elle perdra moins d’une seconde en 10 millions d’années.
L’horloge sera construite par la société de Jérusalem Accubeat pour résister aux rigueurs du voyage spatial pendant au moins 15 ans. Kaspi et Galant utiliseront l’horloge pour calculer les propriétés de l’atmosphère de Triton sur la base du déplacement Doppler des ondes radio renvoyées vers la Terre depuis le vaisseau spatial. L’horloge de fabrication israélienne les aidera à mesurer de minuscules oscillations dans ces ondes.
Accubeat construit déjà une horloge similaire qui sera lancée à bord de la mission JUICE de l’Agence spatiale européenne sur les lunes de Jupiter, prévue pour 2022.
«Cette horloge unique, développée pour une mission phare de l’ESA, a suscité l’intérêt d’autres équipes de mission. C’est la preuve que l’industrie et la recherche israéliennes ont beaucoup à apporter à l’exploration spatiale internationale », a déclaré le directeur général de l’Agence spatiale israélienne Avi Blasberger, dont l’organisation finance la recherche.
En tant que l’un des quatre finalistes de 22 propositions soumises au programme Discovery de la NASA, l’équipe Trident et trois autres propositions recevront chacune trois millions de dollars au cours de l’année à venir pour élaborer leurs plans avant que deux ne soient finalement sélectionnés pour des missions. Si tout se passe bien, la sonde interplanétaire devrait être lancée en 2026 pour le voyage de plusieurs milliards de kilomètres vers la troisième plus grande planète du système solaire.
La NASA envisage la mission de comprendre les voies futures vers des mondes habitables se trouvant à des distances énormes du Soleil. La mission Voyager 2 de la NASA a montré que Triton pourrait posséder un océan souterrain. Triton est conçu pour un seul survol afin de le cartographier, d’explorer les processus actifs sur la lune et de déterminer si l’océan sous-marin prévu existe. Si la vie existe en dehors de la Terre, elle pourrait se cacher dans des océans souterrains coulant sous la surface de lunes glacées, et Triton est l’un des candidats les plus prometteurs.
Triton est la plus grande des 14 lunes connues de Neptune et aussi une bizarrerie car elle orbite dans la direction opposée à toutes les autres lunes de Neptune, ce qui conduit certains à penser qu’elle provient de l’extérieur de notre système solaire et peut être un intrus piégé il y a longtemps par la gravitation de Neptune.
S’il était approuvé, Trident serait le premier visiteur terrestre sur Neptune et ses lunes en plus de 30 ans. Trident est censé être plus petit, moins cher et à plus court terme que les grandes missions qui décollent une ou deux fois par décennie. Contrairement à d’autres grandes missions de niveau politique ou de leadership, les missions Découverte sont toutes proposées, planifiées et sélectionnées par des chercheurs.
«La date de lancement est fixée par la fenêtre d’opportunité dans laquelle la configuration des planètes permettrait à un vaisseau de la Terre d’atteindre Triton en seulement 12 ans. La prochaine fenêtre d’opportunité ne se présentera pas avant 2038 », a déclaré Galant