Cette décision intervient après que le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France ont exhorté Israël à sauver l’économie de l’AP, affirmant que cette dernière avait pris des mesures « importantes » pour lutter contre le financement du terrorisme.
Par JNS
Le cabinet de sécurité israélien a voté pour prolonger une dérogation permettant aux banques israéliennes de faire des affaires avec leurs homologues de l’Autorité palestinienne jusqu’en novembre 2025, ont rapporté les médias israéliens jeudi soir.
Avant le vote, le Conseil de sécurité nationale d’Israël aurait informé les ministres qu’un échec de renouvellement de l’accord pourrait avoir « des conséquences négatives importantes pour la sécurité de l’État et les relations étrangères ».
Plus tôt jeudi, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France avaient appelé le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich à prolonger la dérogation avant la date limite du 30 novembre, affirmant que Ramallah avait pris des « mesures importantes » pour lutter contre le financement du terrorisme en Judée-Samarie.
Les ministres des Affaires étrangères des pays du groupe E3 ont déclaré qu’ils étaient « profondément préoccupés par le fait qu’Israël n’ait pas encore assuré qu’elle prolongerait les indemnisations pour les relations bancaires essentielles entre les banques israéliennes et palestiniennes pour une période minimale de 12 mois ».
Le 31 octobre, Smotrich a prolongé d’un mois seulement la dispense d’indemnisation – qui protège les banques israéliennes ayant des liens commerciaux avec leurs homologues de l’AP des lois antiterroristes.
La décision de prolonger l’accord a reçu le soutien du Cabinet de sécurité israélien et a été prise dans le contexte du vote présidentiel américain.
La déclaration des pays du groupe E3 a appelé Smotrich à « prolonger immédiatement les indemnisations d’au moins un an, et à ce que les prolongations futures soient transparentes, prévisibles et dépolitisées ».
Londres, Berlin et Paris ont affirmé qu’ils étaient « pleinement satisfaits » de ce qu’ils ont décrit comme des « mesures importantes » prises par l’AP et ses institutions financières en Judée-Samarie pour lutter contre le financement du terrorisme.
La rupture des liens bancaires « créerait des turbulences économiques importantes en Cisjordanie, mettant en péril la sécurité d’Israël et de la région dans son ensemble », ont-ils affirmé.
Plus tôt cette année, Smotrich a menacé de renverser l’économie de l’AP en réponse à la volonté de Ramallah de créer un État unilatéral et de soutenir les mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale contre les israéliens.
L’AP « travaille contre Israël avec le terrorisme politique et promeut des mesures unilatérales dans le monde entier », a-t-il déclaré à ses collègues ministres. « Si cela provoque l’effondrement de l’AP, qu’elle s’effondre. »
La secrétaire au Trésor américaine Janet Yellen a promis d’utiliser « tous les efforts diplomatiques » pour contrecarrer les intentions de Smotrich. « Je suis particulièrement préoccupée par les menaces d’Israël de prendre des mesures qui conduiraient à couper les banques palestiniennes de leurs banques correspondantes israéliennes », a-t-elle déclaré le 23 mai.
En septembre, le secrétaire adjoint au Trésor américain Wally Adeyemo a fait part des inquiétudes de Washington concernant les « menaces » de Smotrich, déclarant au directeur de la Banque d’Israël Amir Yaron que la dérogation « devrait être prolongée d’au moins un an ».
En vertu des accords signés dans les années 1990 entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine du leader de l’AP Mahmoud Abbas, le shekel est la principale monnaie en Judée-Samarie, aux côtés du dinar jordanien.
Un milliard de shekels (près de 275 millions de dollars) de recettes fiscales annuelles qu’Israël collecte au nom de Ramallah est destiné à la politique de « paiement pour meurtre » de l’AP, en vertu de laquelle elle verse des allocations mensuelles aux terroristes et à leurs proches.