Saied Mollaei, qui a remporté une médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Tokyo, en a surpris plus d’un en dédiant sa victoire… à Israël!

Par l’équipe d’Unis avec Israël

Les israéliens ont applaudi le judoka d’origine iranienne Saeid Mollaei, qui a remporté une médaille d’argent aux Jeux olympiques de Tokyo.

Cependant, même les judokas israéliens les plus proches de Mollaei n’étaient pas préparés à sa réaction lorsque la chaîne sportive israélienne lui a demandé comment se sentait.

« Merci à Israël pour la bonne énergie. Cette médaille est également dédiée à Israël », a déclaré le judoka de 29 ans à la chaîne. « J’espère que les israéliens sont satisfaits de cette victoire. »

Il a ensuite ajouté « todah » (merci).

https://twitter.com/AdamMilstein/status/1420140768640086018

Le chemin de Mollaei vers le podium olympique a commencé à Téhéran, où il est né et a grandi, mais a fait des détours inhabituels au Japon, en Allemagne, en Mongolie et en Israël.

Dans le passé, plusieurs judokas iraniens ont simulé des blessures ou ont délibérément perdu des combats pour éviter d’avoir à rivaliser avec les israéliens, mais Mollaei a attiré l’attention sur le caractère antisportif de tels comportements. Lors du championnat de judo 2019 au Japon, l’entraîneur de Mollaei a lui avait transmis des instructions de Téhéran l’appelant à perdre un combat afin d’éviter de rivaliser avec le champion israélien Sagi Muki.

Mollaei avait  battu son premier adversaire. Mais avant un match contre le Belge Matthias Casse, il avait été approché par un membre de l’ambassade d’Iran qui avait expliqué à Mollaei en guise de menace que les forces de sécurité se trouvaient au domicile de ses parents à Téhéran. Mollaei avait abandonné le combat et Muki avait remporté le titre mondial.

Plutôt que de rentrer chez lui, Mollaei s’est enfui en Allemagne, où il a obtenu l’asile. Plus tard dans l’année, il a accepté l’offre de citoyenneté de la Mongolie. Le Président mongol Khaltmaagiin Battulga est également Président de la fédération de judo de son pays.

Dans la foulée, l’Iran a été interdit de compétitions internationales de judo jusqu’en 2023.

Bien que Mollaei et Muki n’aient pas concouru, ils sont devenus amis et sont restés en contact. Et en 2020, Mollaei s’est rendu en Israël pour le Grand Chelem de Tel Aviv, un tournoi de deux jours. Une photo des deux à Tel Aviv a pris d’assaut les réseaux sociaux israéliens.

Les deux sportifs se sont entraînés ensemble à Tel Aviv, mais le match tant espéré ne s’est pas concrétisé, Muki ayant été éliminé assez tôt. Mollaei a remporté la médaille d’argent du Grand Chelem.

En mars, la chaîne de télévision MGM d’Hollywood a annoncé son intention de réaliser un documentaire et une série télévisée sur l’amitié entre Mollaei et Muki.

Malheureusement, tous les athlètes de Tokyo n’ont pas fait preuve du même esprit sportif.

La judoka saoudienne Tahani Al-Qahtani n’a pas encore confirmé si elle se présenterait ou non pour un combat vendredi avec l’israélienne Raz Hershko. La question a suscité un vif débat sur les réseaux sociaux saoudiens.

Les judokas Fetih Nourine d’Algérie et Mohamed Abdalrasool du Soudan ont déserté les matchs contre l’Israélien Tohar Butbul. Nourine s’est retiré des jeux samedi, citant explicitement son soutien aux palestiniens pour justifier sa décision. Abdalrasool n’a pas fait de déclaration publique sur sa décision, mais Butbul a déclaré que son équipe avait été informée, en guise d’explication, du fait qu’Abdalrasool avait une blessure à l’épaule – une raison qui n’a pas vraiment convaincu Butbul et l’équipe israélienne.

Nourine et son entraîneur ont été rapidement suspendus par la Fédération internationale de judo le week-end dernier. Le comité olympique algérien a retiré les accréditations des deux hommes et a prévu de les renvoyer chez eux.

Associated Press a contribué à ce rapport.