Le double jeu des pays arabes aurait-il été mis à découvert par l’Egypte ?
Le New-York Times vient de faire une étrange révélation, enregistrements téléphoniques à l’appui : plusieurs animateurs de chaînes de télévisions égyptiennes ont été contactés il y a peu par Ashraf al-Kholi, officier des services de renseignement nationaux.
L’objet desdits appels portait sur la reconnaissance par le Président américain Donald Trump de Jérusalem comme capitale israélienne, sujet qui ne cesse de faire polémique depuis son annonce officielle le 6 décembre dernier.
Cette déclaration avait alors fait l’objet de vives critiques de la part de plusieurs représentants de pays arabes, et l’Egypte n’a pas détonné en la matière.
Pourtant, il semble que les paroles égyptiennes ne correspondent pas toujours aux actes, ni aux intentions réelles. En effet, « comme tous nos frères arabes, l’Egypte dénonce la décision en public », a commencé par annoncer al-Kholi au cours de ses divers appels… avant de poursuivre : « Au lieu de condamner la décision, vous devez convaincre vos téléspectateurs de l’accepter » !
A quel jeu joue donc l’Egypte ? Membre de la Ligue Arabe, l’Etat ne pourrait que difficilement défendre officiellement la position de Donald Trump.
Cependant, derrière le jeu diplomatique, des intérêts supérieurs prévalent : . « Une Intifada ne servirait pas les intérêts de sécurité nationale de l’Egypte parce qu’elle redonnerait du poids aux islamistes ainsi qu’au Hamas« , a poursuivi al-Kholi. La solution serait alors simple : Ramallah pour capitale, cela fera largement l’affaire d’après l’officier.
Ainsi, l’Egypte, marquée lourdement par le terrorisme et la menace islamiste, verrait d’un très mauvais œil une escalade des tensions sur le sol israélien, qui pourrait fragiliser la démocratie sur place. L’objectif est donc désormais de calmer le jeu… tout en gardant la face !
Les émissions de télévision égyptiennes, dont l’influence sur la population n’est plus à prouver, restent donc le meilleur rempart pour les services secrets égyptiens, soucieux de préserver chacun des intérêts en balance. Une stratégie qui s’annonce prometteuse, les animateurs ayant pour la plupart accepté les instructions sans discuter.
Voter contre à l’ONU, demander d’agir pour en souterrain, une démarche hypocrite que l’Egypte n’aura pas réussi à masquer bien longtemps.
Par Hanna Partouche, Directrice de rédaction chez Unis avec Israël.