Plusieurs lois encadrent la joyeuse fête de Hannoucca.
Mais ce qui est intéressant, c’est que les façons de procéder qu’elles nous présentent vont bien au-delà d’un simple mode d’emploi: elles constituent l’occasion de comprendre grand nombre de valeurs propres à la Torah.
Il y a tellement de choses que nous pouvons apprendre sur la vie, les priorités et la philosophie en se contentant d’observer les lois et coutumes de Hanoucca!
L’un des exemples les plus flagrants: la loi juive prévoit la nécessité d’allumer tout au cours de la fête, qui dure huit jours, quarante quatre bougies (une le premier soir, deux le second, etc).
Or, dans le cas où nous posséderions exactement le nombre de bougies nécessaires au respect de cette loi, mais où nous aurions connaissance d’un ami n’ayant pas de bougies, nous serions tenus de partager nos bougies avec ce dernier.
Cette obligation de partage, pour permettre à un ami de remplir lui aussi son obligation tenant à l’allumage des bougies, primera donc sur celle d’en allumer exactement quarante quatre en huit jours.
Nous nous contenterons alors, en pareille situation, d’allumer une bougie par soir.
La Torah est donc claire à ce sujet :il est préférable de réaliser les mitsvot ( commandements de la Torah ) qui nous incombent d’une manière minimaliste si cela permet d’aider les autres à accomplir, eux aussi, cette même mitsva.
De même, nombreuses sont les discussions sur l’attitude à adopter dans le cas où l’on n’aurait pas assez de bougies pour allumer tant celles de la fête de Hanoucca, qui dure huit jours, que celles du Shabat de cette même semaine.
Laquelle de ces fêtes doit donc avoir la priorité?
Le Talmud est précis: la priorité sera donnée à l’allumage des bougies de Shabat, car le but de ces dernières est « d’apporter la paix à la maison ».
Deux impératifs étaient donc en balance: le premier résidait dans la nécessité de rendre publiques les mitsvots et les miacles, nécessité portée par l’allumage des bougies de Hanoucca. En effet, l’allumage de la Hanoukia est l’une des rares mitsvot pour laquelle est exigée une publicité. Auparavant, la Hanoukia était allumée à l’extérieur afin que tous les passants puissent voir les bougies. Le message porté ainsi est que nous ne devrions jamais être gênés d’être juifs. Au contraire, cela doit être source de fierté!
Le second impératif, porté par l’allumage des bougies de Shabat, était celui du shalom bayit (paix domestique). Et c‘est bien à cette dernière que la Torah nous enseigne de donner la priorité.
Quelle autre valeur nous encore est transmise au travers des lois propres à Hanoucca?
Bien que les bougies de Hanoucca devraient idéalement être allumées au coucher du soleil, la plupart des autorités estiment que l’éclairage peut être retardé si cela permet à son conjoint d’être présent. En Israël, le coucher du soleil survient vers 16h30 pendant la saison de Hanoucca, et beaucoup de gens ne rentrent pas au travail avant 19h ou 20h. Néanmoins, l’harmonie conjugale pourra primer sur le respect de l’horaire idéal d’allumage. .
Un débat intense a été tenu quant à savoir si l’on devait allumer une bougie le premier soir de Hanoucca, deux la deuxième nuit, trois la troisième nuit, et ainsi de suite, ou si cela devrait être fait dans le sens opposé – huit sur la première nuit, sept la deuxième nuit, et ainsi de suite. Eh bien, comme vous le savez, c’est l’ancienne école de pensée qui a remporté ce débat, et en effet, nous augmentons le nombre de bougies chaque nuit. Mais quelle nouvelle valeur cela nous enseigne t-il? Nous devons toujours augmenter le nombre de mitsvots et de bonnes actions que nous accomplissons et ne jamais les diminuer.
Les interprétations de ce genre sont encore multiples. N’hésitez pas à consulter les autres articles sur Hanoucca sur notre site Web United with Israel et découvrez ce que nous pouvons apprendre sur les vraies valeurs juives!
Traduit de l’article de Rabbi Ari Enkin, directeur rabbinique, Unis avec Israël