Le Président de l’Autorité Palestinienne Abbas a exprimé son soutien à Poutine face à l’invasion de l’Ukraine alors que la Russie dénonce « l’occupation illégale » israélienne.
Par the Algemeiner
Le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a affirmé lundi son soutien à la position du dirigeant russe Vladimir Poutine au sujet de l’Ukraine lors d’un appel téléphonique entre les deux hommes.
Alors que l’invasion russe de l’Ukraine entrait dans sa huitième semaine, Abbas a déclaré à Poutine que l’AP soutenait la « position du dirigeant russe sur la poursuite des efforts pour trouver un règlement négocié à la crise ukrainienne », selon un résumé de la réunion publié par le journal officiel palestinien Wafa.
Pour sa part, Poutine a promis que la Russie « fournirait aux palestiniens et aux autres importateurs du Moyen-Orient tous leurs besoins en blé, matériaux et récoltes russes ». Les sanctions internationales contre la Russie, qui fournit 17% de l’approvisionnement mondial en blé, n’ont pas été appliquées directement à son secteur agricole, d’importantes exportations de céréales ayant été signalées en mars.
Poutine a également déclaré que le soutien russe aux palestiniens à l’ONU et dans d’autres forums internationaux se poursuivrait. Abordant les affrontements de la semaine dernière sur le Mont du Temple à Jérusalem entre les forces de sécurité israéliennes et les émeutiers palestiniens, Poutine « a souligné son rejet des pratiques israéliennes qui empêchent les fidèles d’accéder librement à la sainte mosquée Al-Aqsa, et la nécessité de respecter le statu quo historique existant à la mosquée Al-Aqsa et Jérusalem », a déclaré Wafa.
Abbas entretient une relation personnelle étroite avec la Russie qui reflète les liens historiquement chaleureux entre Moscou et l’OLP.
Au début des années 1980, Abbas a étudié en Union soviétique, où il a obtenu un doctorat pour une thèse alléguant à tort que le mouvement sioniste était tout aussi coupable que le régime nazi pour l’Holocauste pendant la Seconde Guerre mondiale.
En 2016, des chercheurs israéliens de l’Université hébraïque de Jérusalem ont découvert un document de l’ère soviétique qui indiquait qu’Abbas était un agent de l’agence d’espionnage du KGB – une allégation que le dirigeant palestinien a rejetée comme une fabrication israélienne.
Le document, confirmé comme authentique par le Churchill Archives Center de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni, a identifié Abbas comme « Krotov » – le mot russe pour « taupe ». L’entrée d’Abbas le décrivait comme « né en 1935, d’origine Palestine, membre du comité exécutif du Fatah, OLP, Damas, agent du KGB« .
Par ailleurs, dimanche, l’envoyé d’Israël à Moscou a été convoqué pour une dénonciation au ministère russe des Affaires étrangères. L’ambassadeur Alexander Ben Zvi a été informé que la Russie était en colère contre les condamnations répétées par le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid des actions russes en Ukraine.
Une déclaration d’accompagnement publiée par le ministère russe des Affaires étrangères a accusé Israël de « tentative à peine voilée de profiter de la situation autour de l’Ukraine pour détourner l’attention de la communauté internationale de l’un des plus anciens conflits non résolus – celui palestino-israélien« .
Dans la même déclaration, les Russes ont dénoncé « l’occupation illégale et l’annexion rampante des territoires palestiniens » par Israël, ajoutant que « la stratégie d’Israël de maintenir la plus longue occupation de l’histoire mondiale d’après-guerre est menée avec la connivence tacite des principaux pays occidentaux » et le soutien réel des États-Unis.