Le corps de Mireille Knoll, 85 ans, rescapée de la Rafle du Vel d’hiv’, a été retrouvé dans l’appartement du 11ème arrondissement dans lequel vivait seule l’octogénaire. Le mobile antisémite vient d’être retenu par le Parquet.
Par Hanna Partouche, Unis avec Israël.
Vendredi soir, à l’occasion d’un incendie survenu dans un appartement du 11ème arrondissement, les enquêteurs ont découvert le corps sans vie de Mirelle Knoll, 85 ans.
Outre les différents départs de feu découverts au sein même de l’appartement de cette rescapée de la Rafle du Vel d’Hiv, les forces de police ont découvert un corps lacéré de coups de couteaux, marqué d’un acharnement certain.
Si « aucune hypothèse n’était exclue », la découverte de ce corps partiellement calciné ne laissait que très lourdement présager un motif clairement antisémite.
En effet, plusieurs mains courantes avaient par le passé été déposées par Madame Knoll, visant nommément l’un de ses voisins, un musulman âgé de 35 ans.
Mireille Knoll connaissait son voisin depuis la plus tendre enfance de ce dernier. Elle avait pourtant finir par cultiver une crainte certaine à l’égard de celui qui, à plusieurs reprises, avait promis qu’il la « brûlerait », elle qui avait évité les camps de la mort grâce au passeport brésilien de sa mère.
Une crainte qui, malheureusement, ne parait plus infondée en France en 2018.
Oui, on tue des juifs parce qu’ils sont juifs en France, en 2018. Oui, on tue des juifs dans leur appartement, en France, en 2018. Et oui, on tue, on massacre plutôt, des survivants de la Shoah.
Depuis l’horrible meurtre de Sarah Halimi, battue et défenestrée aux cris de « Allah Akbar » elle aussi par l’un de ses voisins, à seulement quelques rues de l’appartement de Mireille Knoll, une certaine prise de conscience aurait été en droit d’être attendue de la part des autorités françaises. Alors qu’il avait fallu presque un an à la justice française pour reconnaître l’évident mobile antisémite du meurtre de Madame Halimi, un profond sursaut aurait été légitime.
La justice n’aura finalement pas su entendre les craintes de Mireille Knoll.
Elle n’aura su que se contenter de reconnaître, cette fois relativement rapidement, que Madame Knoll n’est morte que pour une unique raison: celle d’être née juive.