Nizar Banat critiquait fréquemment l’Autorité palestinienne à travers des vidéos et des articles publiés sur son compte Facebook, sur lequel il comptait plus de 100 000 abonnés.
Par l’équipe d’Unis avec Israël
Nizar Banat, un palestinien très médiatisé et critique à l’égard de l’Autorité palestinienne et de son chef, le président Mahmoud Abbas, est décédé après avoir été arrêté par les services de sécurité palestiniens jeudi matin.
Son cousin, Ammar Banat, a déclaré qu’environ 25 forces de sécurité palestiniennes avaient pris d’assaut la maison où habitait Nizar, faisant sauter portes et fenêtres. Ils ont battu Nizar à coups de barre de fer et lui ont vaporisé du gaz lacrymogène dans les yeux avant de le déshabiller et de le traîner jusqu’à un véhicule, a déclaré Ammar à une station de radio locale, citant deux autres cousins qui étaient présents lors de l’arrestation.
Banat, 44 ans, a été emmené dans un hôpital d’Hébron, où il a été déclaré mort.
A travers une publication, le gouverneur de l’Autorité palestinienne d’Hébron, Jibreen al-Bakri, a déclaré qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre Banat. « Au cours de l’arrestation, la santé de Banat s’est détériorée et il a été immédiatement transféré à l’hôpital d’Hébron, où il a été déclaré mort par les médecins », a déclaré al-Bakri.
Banat a fréquemment critiqué la corruption de l’AP à travers des vidéos et des articles publiés sur son compte Facebook, où il comptait plus de 100 000 abonnés. Il avait également critiqué la coopération sécuritaire de l’Autorité palestinienne avec Israël, et plus récemment, l’échec d’un accord pour transférer les excédents de vaccins israéliens contre le Covid. Il a été emprisonné par l’Autorité palestinienne à plusieurs reprises.
Banat était membre d’une liste électorale d’opposition, qui avait fait campagne lors des élections de mai, finalement annulées par Abbas. Suite à cette annulation des élections, il avait appelé l’Union Européenne à mettre fin à l’aide financière à l’Autorité palestinienne, une décision que le parti au pouvoir, le Fatah, avait qualifiée de « ligne rouge« . Peu de temps après, des hommes armés non identifiés ont ouvert le feu sur sa maison à Dura, près d’Hébron. Bien que Banat, sa femme et ses enfants étaient présents, personne n’a été blessé.
Sa mort est survenue lors d’une opération de répression de l’AP contre les opposants politiques. Plus tôt cette semaine, les forces de sécurité palestiniennes ont arrêté Issa Amro, un militant de premier plan, et l’ont détenu pendant une nuit après qu’il ait déclenché une vague de critiques contre l’Autorité palestinienne sur Facebook. Amro est un critique virulent d’Israël et de l’Autorité palestinienne,
L’Autorité palestinienne dispose d’une loi controversée sur la cybercriminalité qui criminalise la « diffamation » des institutions publiques palestiniennes. L’Autorité palestinienne utilise fréquemment cette loi pour détenir les critiques et étouffer la dissidence.
En avril, Facebook a confirmé que des individus liés au service de sécurité préventive de l’Autorité palestinienne avaient créé de faux comptes qui cherchaient à tromper les journalistes palestiniens et les militants politiques afin qu’ils téléchargent des logiciels malveillants sur leurs téléphones. Selon Facebook, l’un de ces logiciels aurait permis d’accéder aux contacts, SMS et localisations des victimes.
Associated Press a contribué à ce rapport.