« Nous pouvons vivre avec la critique, nous même le faisons souvent et de manière intense, mais nous ne franchissons pas les limites comme vous l’avez fait », a déclaré Israël au sujet d’une parodie hollandaise de très mauvais goût.
Par: L’équipe d’Unis avec Israël
Israël a déposé une plainte officielle contre un émetteur des Pays-Bas qui a diffusé une parodie de la chanson « Toy », grâce à laquelle Israël a remporté l’Eurovision au début du mois, parodie qualifiée de manifestation antisémite « honteuse » de la haine d’Israël.
A travers la plainte officielle soumise mardi au ministre des Pays-Bas des Affaires Etrangères et au diffuseur public BNNVARA, l’ambassadeur d’Israël aux Pays-Bas Aviv Shir-On a écrit que la parodie de la chanteuse Netta Barzilai et de sa chanson avait « franchi une limite » en faisant des blagues « de mauvais goût », dont grand nombre étaient ouvertement anti-israéliennes et même antisémites.
La caricature de la performance de Netta Barzilai à l’Eurovision, diffusée dimanche pendant le show satirique de la comédienne hollandaise Sanne Wallis, se moquait d’Israël et de son comportement au cours des récentes émeutes palestiniennes qui se sont déroulées à la frontière de Gaza, sous-entendant que l’ouverture de l’ambassade américaine à Jérusalem constituait un autre moyen de faire de l’argent, une référence claire à des mythes antisémites moyenâgeux.
La parodie présentait une chanteuse chantant avec entrain devant un fond de clips montrant les récentes violences à la frontière de Gaza.
Les paroles ont été traduites de la manière suivante:
« Regardez-moi, je suis un pays si mignon, les dirigeants du monde me mangent tous dans la main. Je fais disparaître tous les tirs avec un bisou. Nous organisons une fête, vous voulez venir? Bientôt à la mosquée Al-Aqsa, qui sera bientôt vide. De Haïfa à la mer morte, il y a de la nourriture et des boissons Casher. Alors venez danser avec moi ».
« Regardez de quelle merveilleuse manière j’allume des explosifs. Une fois encore, Israël gagne. 70 ans de cette célébration continuent, regardez comme c’est merveilleux« , concluait la chanson.
A travers sa lettre, Shir-On a écrit que, bien que « la liberté d’expression, la liberté de presse et de satire représentent les éléments importants d’une société démocratique et pluraliste… avec ce spectacle, vous êtes allés trop loin« , a rapporté Ynet.
« Israël a besoin de se défendre depuis sa création il y a 70 ans car, jusqu’à aujourd’hui, les arabes rejettent chaque centimètre carré d’indépendance juive« , a écrit Shir-On.
« Au cours des dernières semaines, Israël s’est une fois de plus défendu« , a t-il ajouté, se référant à la violence menée par le Hamas à la frontière de Gaza. « Une fois de plus, les gens ont payé de leurs vies, et vous en faites une blague. Montrer des vidéos tristes et déprimantes en fond de la chanson israélienne gagnante de l’Eurovision n’était pas seulement de mauvais goût, c’était mauvais et honteux ».
« Inacceptable » et « Dangereux »
« C’est une situation triste et déprimante qui dure depuis plusieurs années. Nous ne nous réjouissons pas lorsque des palestiniens sont tués. Lorsque des gens perdent la vie, peu importe de quel côté, nous ne rions pas. Vous ne devriez pas non plus », a t-il dénoncé. « Nous pouvons vivre avec la critique, nous le faisons nous-mêmes souvent et de manière intense, mais nous ne franchissons pas les limites comme vous l’avez fait ».
« Cela ne renvoyait pas seulement une image biaisée d’Israël, cela comportait malheureusement également des allusions antisémites telles que le fait de se moquer de la nourriture casher ou de se référer à l’argent d’une manière moyenâgeuse« , a t-il ajouté. « Ce n’est pas seulement inacceptable, c’est dangereux ».
BNNVARA a publié une déclaration prétendant que la prestation n’était pas antisémite, mais visait à critiquer la politique israélienne à l’égard des palestiniens.
« La parodie met la lumière sur la politique israélienne pour inviter à la discussion et ne constitue en aucun cas un acte d’accusation contre la communauté juive« , a affirmé le diffuseur.
Cependant, la communauté juive l’a bien perçue comme un scandale antisémite. Le Centre d’Information et de Documentation sur Israël (CIDI) a accusé de Vries d’antisémitisme par le fait d’évoquer des préjugés antisémites traditionnels en associant les juifs à l’argent dans la chanson.
« Vous commencez par Israël et par quoi finissez-vous? Les juifs et l’argent. Vous vous êtes bien faits comprendre, BNNVARA« , a écrit le CIDI sur Twitter. L’organisation a par ailleurs écrit que le sketch était « plein de blagues ‘hilarantes’ sur les juifs et l’argent etc. Tellement drôle. ».