C’est une découverte qui devrait soulever de nombreuses questions, tant au regard de la fâcheuse tendance des institutions internationales à « s’indigner » sans preuves, que de celle des journalistes à vouloir « informer » avant de se documenter : Razan Al-Najjar, décédée le 1er juin à la frontière entre Gaza et Israël, n’a été victime d’ « aucun tir direct » de l’armée israélienne.
Par Hanna Partouche, Directrice de Rédaction chez Unis avec Israël
Razan Al-Najjar, jeune secouriste palestinienne de 21 ans, a perdu la vie le long de la frontière avec Israël le 1er juin dernier.
Ses funérailles, qui se sont déroulées samedi dernier, ont rassemblé plusieurs milliers de personnes, scandant avec ferveur des slogans de revanche, bien loin du pacifisme qui semblait caractériser la jeune Razan : « avec notre sang et avec notre âme nous nous sacrifierons pour toi Razan ».
Une colère apparente, et pour cause, Razan aurait été victime d’un tir de l’armée israélienne, alors qu’elle « portait son uniforme blanc et s’approchait de la frontière les mains en l’air ».
Rapidement, les réactions médiatiques et internationales fusent à l’encontre de l’Armée de Défense d’Israël : l’ONU s’ « indigne », les politiques condamnent, les journalistes sortent avec empressement leurs premiers papiers accusateurs, alors que les réseaux sociaux s’enflamment déjà.
Et pourtant…
Il aura fallu quelques jours seulement à l’armée israélienne pour conclure l’enquête que son éthique lui enjoignait de mener, face à des accusations si graves susceptibles de révéler l’attitude éventuellement inadéquate de l’un de ses soldats : « Dans les cas où il existe des allégations qu’un civil a été tué par les tirs des forces armées, nous enquêtons de façon approfondie et c’est ce que nous ferons », avait ainsi assuré l’armée israélienne.
En effet, à plusieurs reprises, l’armée israélienne avait procédé à ce type d’enquêtes, qui l’avaient même dans quelques cas conduite à sanctionner certains de ses soldats.
Mais cette fois, les résultats sont tombés, et ils sont clairs : « Lors de l’examen initial de l’incident survenu le 1er juin 2018 au cours duquel une Palestinienne de 22 ans a été tuée, il a été constaté qu’un petit nombre de balles ont été tirées pendant l’incident, et qu’aucune n’a été délibérément ou directement tirée dans sa direction ». De quoi en embarrasser plus d’un.
Les réactions extérieures qui découleront de ces résultats promettent d’être intéressantes.
Si les mea culpa risquent de se faire rares de la part des différents organes et personnalités dont les doigts se sont pointés vers Israël sans prudence aucune, il reste raisonnable d’espérer que cette annonce de Tsahal incitera à l’avenir journalistes et représentants à davantage de retenue et de professionnalisme.