Une famille de Gaza a annoncé avoir exécuté l’un de ses membres. Le motif? La victime aurait collaboré avec Israël, surveillant trois hauts dirigeants et un quatrième membre de l’organisation terroriste du Hamas.
La famille d’Ahmed Barhoum a déclaré par la voie d’un communiqué avoir abattu ce dernier dans la ville de Rafah, au sud de Gaza, après s’être vue remettre par le Hamas des preuves de sa collaboration avec l’Etat israélien.
Selon les déclarations de la famille, Ahmed Barhoun aurait guidé des frappes aériennes israéliennes, au cours de la guerre à Gaza en 2014, à l’encontre de plusieurs dirigeants du Hamas.
« A la lumière de nos obligations morales et religieuses, nous avons exécuté le collaborateur Ahmed Barhoum, qui nous a été remis par les factions de la résistance« , peut-on lire au travers de la déclaration officielle de la famille.
La famille a indiqué avoir reçu des aveux de la bouche d’Ahmed Barhoum et avoir pris connaissance des preuves existant à son encontre. Le clan Barhoum est l’un des plus importants de Rafah et est connu pour ses liens avec les groupes terroristes palestiniens contrôlant Gaza.
Pour sa part, le Hamas a publié une déclaration louant la performance de la famille Barhoum pour cette mise à mort de l’un des siens, symbolisant selon l’organisation terroriste «sa noblesse et de son affiliation profonde à la résistance (anti-israélienne)».
L’armée de défense israélienne a refusé de commenter l’incident.
En août 2014, l’armée de l’air israélienne avait abattu trois hauts responsables de l’aile militaire du Hamas: Raed al-Attar, commandant de la division de Rafah, Mohammed Abu Shallah, commandant de la division sud, et le haut commandant Mohamad Barhoum.
L’attaque avait résulté d’une opération conjointe du Service de sécurité générale (Shabak) et de l’armée de défense israélienne.
Si rares sont les cas d’exécution par une famille de l’un de ses propres membres au motif d’une prétendue « collaboration » avec Israël, les cas de mises à mort de supposés espions sont quant à eux monnaie courante sur le sol gazaoui. Ainsi, il apparaît régulièrement que le Hamas prétende avoir capturé des « espions israéliens », dans la grande majorité des cas immédiatement exécutés par la suite.
Une méthode d’autant plus alarmante qu’elle se révèle absolument contraire aux protocoles envisagés par les lois palestiniennes: tout ordre d’exécution doit en théorie faire l’objet d’une approbation préalable par le Président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, dont le gouvernement est basé à Ramallah en Cisjordanie.
Cependant, le Hamas ne reconnaissant pas la légitimité de Mahmoud Abbas, le mouvement a déclaré que la peine de mort à Gaza pouvait parfaitement être appliquée sans l’approbation de ce dernier.
En avril dernier, le Hamas avait déjà pendu trois hommes soupçonnés d’avoir collaboré avec Israël, une opération qui aurait conduit à la mort du commandant en chef d’un groupe islamiste, Mazen Fuqha.
Source: Aurora