« Nous considérons toute négation de l’Holocauste ou toute minimisation de ses effets comme un crime [qui] déforme l’Histoire et une insulte à la dignité de ces âmes innocentes qui ont péri », a déclaré un éminent religieux saoudien.
Par: The Tower et l’équipe d’Unis avec Israël
Marquant un tournant historique, le leader de la Ligue Islamique Mondiale, basée Arabie Saoudite, a sévèrement condamné tout acte de négation de l’Holocauste, constituant d’après ses termes « un crime qui déforme l’histoire et une insulte à la dignité de ces âmes innocentes qui ont péri« .
Ainsi, au travers d’un courrier à l’attention du US Holocaust Memorial Museum la semaine dernière, le Dr. Muhammad bin Abdel-Kareem Al-Issa, Secrétaire Général de la Ligue Islamique Mondiale, a écrit que « l’Histoire est en effet impartiale, peu importe la manière dont l’on tente de la falsifier ou la manipuler« .
C’est précisément cinq jours avant la Journée internationale du souvenir de l’Holocauste le 27 janvier qu’Al-Issa a entrepris d’adresser un tel message, directement rédigé à l’attention de la directrice du musée, Sara Bloomfield.
Au travers de ce même écrit percutant, Al-Issa a qualifié la négation de la Shoah d ‘ »affront à nous tous puisque nous partageons la même âme humaine et les mêmes liens spirituels« .
Si l’érudit n’a pas caractérisé les juifs comme principales victimes de l’Holocauste à travers sa lettre, il a toutefois qualifié la Shoah par des termes particulièrement forts tels que « cette tragédie humaine perpétrée par le nazisme diabolique » ou encore assuré sa lectrice de « notre grande sympathie pour les victimes de l’Holocauste, un incident qui a ébranlé l’humanité et a créé un événement dont les horreurs ne pouvaient être ni niées ni sous-estimées par toute personne impartiale ou pacifique. «
Autre acte hautement symbolique, Al-Issa a également exprimé sa volonté de visiter le musée de l’Holocauste au cours de sa prochaine visite à Washington.
Un courrier qui risque de faire l’effet d’une bombe, au sein d’un monde arabe globalement habitué à des initiatives visant au déni de l’Holocauste .
Al-Issa, ancien Ministre de la Justice, avait pris le contrôle de la Ligue Islamique Mondiale financée par l’Arabie saoudite en 2016. Son acte est d’autant plus remarquable qu’avant sa prise de fonctions, la ligue était connue pour avoir propagé « une version anti-occidentale, antisémite et radicale de l’Islam« .
Robert Satloff, directeur du Washington Institute for Near East Policy, a émis l’hypothèse que la nomination d’Al-Issa constituait le reflet du mouvement de réforme dirigé par le nouveau prince héritier, Muhammad bin Salman, ayant promis d’éradiquer l’extrémisme si présent au sein du royaume.
S’exprimant en novembre, Al-Issa avait déjà déclaré que « tout acte de violence ou de terrorisme qui tente de se cacher derrière la religion n’a aucune justification , même en Israël« .
Al-Issa a soutenu les réformes poussées par Bin Salman dans sa tentative de «combattre l’islam extrémiste».