« Les premières enquêtes suggèrent une tentative de meurtre antisémite, d’autant plus qu’une croix gammée nazie a été tagguée par l’agresseur sur la porte d’entrée avant son départ », a indiqué une source.
Par Menachem Wecker, JNS
Une femme juive de 30 ans a été poignardée à deux reprises samedi à son domicile de Lyon, en France, et la police a trouvé une croix gammée dessinée sur sa porte.
L’état de la femme est « très grave mais ses jours ne sont pas en danger », a rapporté le Daily Mail, citant les médias français. Le suspect était toujours en fuite.
« Une femme juive a été poignardée ce samedi. Une inscription antisémite a été trouvée sur la porte de son domicile« , a écrit Grégory Doucet, le maire de Lyon, sur les réseaux sociaux. « Une telle montée de violence est indescriptible. Tout mon soutien à la victime, à ses proches. »
L’agresseur était masqué et vêtu de noir, selon la déclaration de la victime, et la police examine actuellement les images de surveillance, a rapporté Le Figaro.
« Sa maison a été identifiée comme étant une maison juive parce qu’il y avait une mezouza – un morceau de parchemin contenant des écritures juives – sur l’encadrement de la porte », a rapporté le Daily Mail, citant une « source d’enquête ».
« Les premières enquêtes suggèrent une tentative de meurtre antisémite, d’autant plus qu’une croix gammée nazie a été peinte à la bombe par l’agresseur sur la porte d’entrée avant son départ« , a ajouté la source.
« Les premières constatations ont conduit le parquet de Lyon à ouvrir une enquête du chef de tentative d’assassinat, aggravée par le fait que l’acte aurait pu être motivé par un mobile antisémite », a indiqué samedi soir le parquet, selon la Presse juive européenne. .
Il y a eu 857 incidents antisémites en France depuis que les terroristes du Hamas ont attaqué Israël le 7 octobre, a déclaré la semaine dernière Gérald Darmanin, le ministre français de l’Intérieur. (Un rapport de l’Anti-Defamation League, publié le 24 octobre, citait Darmanin affirmant qu’il y en avait eu 588 à l’époque.)
Darmanin a dit aux juifs français de ne pas avoir peur, a rapporté le Jewish Chronicle de Londres le mois dernier. « Si quelqu’un touche les cheveux d’un juif, l’État agira de la manière la plus forte », a-t-il déclaré. « Vous priez pour la sécurité de la France tous les samedis. Il est tout à fait naturel que l’État vous protège à son tour.»
Au moment où nous publions, le Président français Emmanuel Macron n’avait pas commenté l’attaque sur les réseaux sociaux. Il a déjà exprimé son soutien à Israël. Macron a déclaré vendredi que Paris accueillerait une « conférence humanitaire » le 9 novembre. « Nous appelons à une trêve parce que la lutte contre le terrorisme ne justifie pas le sacrifice de civils », a-t-il déclaré à propos des efforts d’Israël pour éliminer les terroristes du Hamas.
Le Hamas est connu pour utiliser des boucliers humains, comme la Maison Blanche et le Département d’État américain l’ont souligné à plusieurs reprises ces dernières semaines.
Plus tôt vendredi, le ministère français des Affaires étrangères a demandé des explications à Israël après la frappe de l’Institut français de Gaza. « Nous avons demandé aux autorités israéliennes de nous communiquer sans délai par les moyens appropriés les éléments tangibles qui ont motivé cette décision« , indique-t-on en français. « Aucun agent de l’institut, ni aucun ressortissant français, ne se trouvait dans les locaux de l’institut. »
Catherine Colonna, la ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, a déclaré vendredi que la France avait réagi avec « étonnement » et « incompréhension » à l’attaque.
Le gouvernement français a exprimé sa « profonde préoccupation » face à « plusieurs milliers » de morts civils à Gaza et a condamné les attaques contre les sites des Nations Unies, les travailleurs humanitaires et les sièges des médias, a-t-il déclaré vendredi en français.
« La protection des civils est à la fois un impératif moral et une obligation internationale. Nous appelons à ce que des mesures concrètes soient prises par Israël à cet égard », ajoute-t-il, appelant à une « trêve humanitaire » pour « permettre la protection des civils et l’acheminement de l’aide humanitaire de manière suffisante et durable et permettre la prise en charge des victimes et des blessés. »
« La population civile de Gaza n’a pas à payer pour les crimes du Hamas », a déclaré le gouvernement français. « Nous devons éviter à tout prix le piège tendu par le Hamas et les extrémistes de tous bords qui veulent susciter la haine envers les générations futures. »
Il a également demandé la libération des otages et souligné que le Hamas était une organisation terroriste. De nombreux analystes, et parfois la Maison Blanche et le Département d’État américain, ont déclaré qu’un « cessez-le-feu » ou une « pause » profitait au Hamas et lui permettait de reconstruire sa capacité à attaquer à nouveau Israël.
« Profondément inquiétant », a écrit le Congrès juif européen à propos de l’attaque de samedi à Lyon. « Les juifs ont le droit d’exister sans être attaqués. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement et espérons que la police pourra traduire cet individu lâche en justice.
« Les autorités françaises doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger leur communauté juive », a écrit la Ligue anti-diffamation.
En août, trois personnes ont agressé un garçon juif de 13 ans, qui portait une tenue l’identifiant comme juif, à Lyon et lui ont dit qu’elles le tueraient s’il racontait à quelqu’un ce qui s’était passé.
« Les violences antisémites sont particulièrement très présentes en France », a déclaré à l’époque au JNS Anne-Sophie Sebban-Bécache, directrice de la branche parisienne de l’American Jewish Committee.
« Le nombre d’attaques antisémites violentes a augmenté de 8 % », a-t-elle ajouté. « Le cas de ce jeune homme a été médiatisé parce que les médias lyonnais ont décidé d’en faire un article, mais malheureusement, ce genre d’agression antisémite n’est pas rare«