Anti-Semitic float in Aalst, Belgium. (screenshot) Anti-Semitic float in Aalst, Belgium. (screenshot)
Anti-Semitic float in Aalst, Belgium

Le maire d’Alost, Christoph D’Haese, a déclaré que l’appel du ministre israélien des Affaires Etrangères pour annuler le festival était «vraiment disproportionné».

Par AP

Israël a appelé jeudi la Belgique à abandonner le défilé annuel du carnaval ce week-end après que l’an dernier ait été présenté un char avec des caricatures antisémites.

Le carnaval dans la ville industrielle d’Alost tire ses racines du Moyen Âge et comporte souvent des chars satiriques à l’encontre des politiciens locaux et des riches.

«La Belgique en tant que démocratie occidentale devrait avoir honte de permettre une telle démonstration antisémite au vitriol. J’appelle les autorités présentes à condamner et à interdire ce défilé haineux à Alost », a tweeté le ministre israélien des Affaires Etrangères, Israël Katz.

Les festivités de l’année dernière ont comporté un char représentant des Juifs avec des traits exagérés et des papillotes debout sur des sacs d’argent. Les caricatures rappellent les tropes antisémites du Moyen Âge et de l’Allemagne nazie.

Le carnaval avait été répertorié comme un événement du patrimoine de l’UNESCO jusqu’à l’année dernière, mais Alost a renoncé à la distinction quelques jours avant que l’agence culturelle des Nations Unies ne l’abandonne pour l’incident antisémite.

Le maire d’Alost, Christoph D’Haese, a déclaré que l’appel du ministre israélien des Affaires Etrangères pour annuler le festival était «vraiment disproportionné».

« J’appelle absolument les gens à éviter ces sujets sensibles », a-t-il déclaré lors d’une interview avec le réseau VRT. « Mais c’est quelque chose de complètement différent de l’interdiction qui est demandée ici. »

Alost est l’un des carnavals les plus célèbres d’Europe et c’est une célébration de l’humour et de la satire débridée et sans retenue. Les politiciens, les chefs religieux et les personnes riches et célèbres sont ridiculisés sans relâche pendant les trois jours du festival qui précèdent le Carême catholique.

L’UNESCO, des groupes juifs et l’Union Européenne ont condamné le char de l’année dernière comme antisémite, l’UE déclarant avoir évoqué des visions des années 1930.