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Les politiciens allemands de tous les horizons peuvent s’accorder sur un point: la campagne anti-israélienne BDS est par nature un acte antisémite devant être condamné.

Par The Algemeiner

Une coalition de partis du centre, de droite et de gauche en Allemagne s’est formée vendredi pour soutenir une motion parlementaire condamnant la campagne de BDS (boycott, désinvestissement et sanctions), qui vise à couper tous liens commerciaux, politiques et culturels qu’entretiendrait la communauté internationale avec l’Etat d’Israël.

La motion non contraignante intitulée « Résister au mouvement BDS – Lutter contre l’antisémitisme », est l’initiative conjointe du parti social-démocrate SPD et du parti vert de gauche, du parti au pouvoir CDU, du parti FDP du centre et du parti conservateur CSU de droite, devant le Bundestag, le parlement fédéral du pays.
Au cœur du texte, il est affirmé que le Bundestag s’oppose au mouvement BDS – qu’il définit comme « antisémite » – pour les mêmes raisons morales opposant le corps législatif à d’autres formes d’antisémitisme.En pratique, la motion empêcherait les « organisations qui s’expriment de manière antisémite ou remettent en cause le droit d’Israël à exister » d’utiliser « des locaux ou des moyens administrés par le Bundestag« .
Le gouvernement fédéral doit également s’opposer au BDS avec la même détermination, précisant qu’aucune organisation prônant l’élimination d’Israël ou un boycott d’Israël ne devrait bénéficier d’un financement public.

Le journal allemand Der Tagesspiegel a rapporté jeudi que l’impulsion Bijan Djir-Sarai et Frank Müller-Rosentritt, deux députés du FDP, ont déclaré: « Cela n’a pas de rapport avec profil des différents partis politiques« . «Il était important de parvenir à un accord entre les factions.» Deux partis sont toutefois exclus des auteurs de la motion: le parti de gauche à tendance communiste et le controversé parti AfD, dont les représentants ont, à plusieurs reprises, commis des actes racistes et antisémites. Ces propos ont été commentés publiquement ces dernières années par la communauté juive allemande et l’ambassade israélienne à Berlin.

Eva Högl du SPD, parti de gauche, a déclaré à la même dépêche que la motion reflétait un consensus entre les partis démocratiques allemands sur la nécessité de s’opposer fermement à l’antisémitisme. «Les attitudes antisémites ne doivent avoir aucune place en Allemagne», a déclaré Högl.
«Pendant des années, le mouvement BDS a appelé à un boycott d’Israël en Allemagne et dans le monde entier, en utilisant des méthodes antisémites.»

La motion de vendredi s’inscrit dans une vague d’activités politiques contre BDS en Allemagne, dans le cadre d’un recul général contre l’antisémitisme, en hausse.Le mois dernier, des membres du Bundestag et un commissaire régional de premier plan, chargés de coordonner les efforts des autorités pour lutter contre l’antisémitisme, ont demandé à la GLS Bank allemande, la banque d’investissement éthique la plus ancienne du pays, de fermer le compte en banque d’un groupe soutenant BDS, nommé «voix juive».

L’un des plus grands mouvements de jeunesse politique d’Allemagne, ver.di Jugend, a désavoué la campagne du BDS lors de sa conférence annuelle, déclarant qu’il condamnait le plaidoyer du BDS dans «le débat politique, culturel, économique et scientifique».