Plusieurs dizaines de roquettes ont été lancées depuis Gaza ce week-end, alors que l’organisation du Hamas continue d’appeler à une troisième intifada. Mais qui sont ses membres, et quelles sont les revendications de cet adversaire d’Israël que de nombreux Etats occidentaux reconnaissent officiellement comme terroriste ?
La menace qu’entend faire peser le Hamas sur Israël est relativement récente : ce mouvement n’a en effet vu le jour qu’en décembre 1987, alors que l’Organisation de Libération de la Palestine était des plus actives. Souhaitant affirmer un contraste marqué avec la politique jusqu’ici menée par Yasser Arafat, le cheikh Ahmed Yassine a ainsi entrepris de créer un mouvement parallèle, aux fondements islamiques proches de ceux des Frères Musulmans.
Il est important de bien comprendre que, depuis l’institution de l’organisation du Hamas, les palestiniens n’ont plus bénéficié d’aucune autorité palestinienne unifiée, les rapports entre le Hamas et l’Autorité Palestinienne se révélant très aléatoires, ce qui rend bien évidemment difficile toute négociation visant notamment à des accords de paix.
- Quels sont les objectifs et idéaux du Hamas ?
Le meilleur moyen de s’en faire une image fiable reste de se plonger directement dans le contenu de la Charte officielle de ce mouvement dont l’acronyme est déjà largement révélateur (« mouvement de résistance islamique »), élaborée en 1988.
Les termes de cette dernière sont suffisamment clairs à certains égards : le Hamas poursuit un idéal islamiste, rejette une grande partie des déclarations et accords internationaux (Article 18 : « Les éléments suivants sont considérés comme nuls et non avenus : la Déclaration de Balfour, le document du mandat britannique, la résolution des Nations Unies sur la partition de la Palestine, et toutes les résolutions et les mesures qui en découlent ou s’y apparentent (…)», nie le droit d’existence d’Israël et rejette tous ses fondements (Article 14 : « Le projet sioniste est un projet raciste, agressif, colonial et expansionniste basé sur l’appropriation violente de ce qui appartient à d’autres (…) », article 27 : «Un véritable État palestinien est un État qui a été libéré. Il n’y a pas d’alternative à un État palestinien totalement souverain sur l’ensemble du territoire national et du sol palestinien, avec Jérusalem comme capitale. »).
Le Hamas légitime par ailleurs sans difficulté l’usage des armes (article 25 : « Résister à l’occupation avec tous les moyens et méthodes est un droit légitime garanti par les lois divines et par les normes et lois internationales. Au cœur de cela se trouve la résistance armée, qui est considérée comme le choix stratégique pour la protection des principes et des droits du peuple palestinien »).
Toutefois, en 2017, et pour la première fois depuis sa création, le Hamas a rendu public un nouveau document, au travers duquel il ne reconnait toujours pas l’Etat d’Israël, mais se montre toutefois plus modéré dans ses propos, notamment en adoptant des termes qui ne sont plus dirigés à l’encontre des juifs du seul fait de leur religion.
Il reste cependant plus que pertinent de se demander si de telles atténuations ne sont pas survenues en conséquence à la reconnaissance officielle et publique par de nouveaux Etats supplémentaires du caractère terroriste de l’organisation.
- Et dans les faits ?
Le Hamas s’est caractérisé plus d’une fois par ses déclarations chocs et incitations à la violence. Son ombre se dessine d’ailleurs de manière plus ou moins flagrante derrière chacune des intifadas qu’ont eu à endurer les israéliens.
La première d’entre elles, l’ « intifada des pierres », s’est caractérisée par des attaques meurtrières s’étalant de 1987 à 1993. A son origine, la mort de quatre palestiniens tués dans une collision accidentelle de leur voiture avec un camion conduit par un israélien. Rapidement, des rumeurs vont curieusement émerger, visant à faire croire à un acte volontaire : ces rumeurs constitueront l’élément déclencheur de la première intifada.
C’est au cours de cette période que se constatera la création du Hamas, qui finira par absorber l’organisation des frères musulmans, dont les convictions et intentions étaient sensiblement proches. Très rapidement, ses membres deviennent les mentors de cette population palestinienne sous tension, formulant des incitations claires à tuer tout israélien, dont ils qualifient le peuple de « colons », sans distinction aucune.
« Nous ne faisons pas la différence entre le colon et le soldat : tous deux sont juifs, le colon d’aujourd’hui est le soldat de demain ».
La seconde intifada, qui se déroulera de 2000 à 2006, sera quant à elle marquée par des vagues d’attentats-suicide de très grande ampleur. Le fondement revendiqué cette fois est celui de la propriété du Mont du Temple, et l’élément déclencheur principal sera la visite d’Ariel Sharon sur ce lieu Saint.
S’observera alors une alliance affirmée entre le Fatah, le Hamas et le Djihad islamique, qui s’attacheront à effectuer une campagne intensive de communication avec des appels clairs à la commission d’attentats.
Cette dernière se révélera très efficace puisque les six années suivantes, la population israélienne va essuyer un nombre incommensurable d’attaques explosives meurtrières sur son territoire.
Enfin, fin 2015, une nouvelle vague d’attaques meurtrières a été initiée sur le territoire israélien, qualifiée par certains d’ « intifada des couteaux ».
Si le Mont du Temple semble une nouvelle fois être à l’origine des attaques, pendant de longs mois, aucune revendication officielle n’a été formulée. Au travers de cette dernière série d’attentats, il semble qu’une nouvelle stratégie ait été adoptée par le Hamas, relativement discret.
Toutefois, le réel visage du parti ne saurait être totalement et parfaitement occulté, le Hamas n’ayant pas résisté à l’idée de se féliciter régulièrement et publiquement des attentats commis par les palestiniens et des morts causés par ces derniers.
Si plusieurs stratégies de communication ont donc été adoptées par le Hamas périodiquement depuis sa création, il reste néanmoins incontestablement certain que ses intentions sont revendicatrices et ses moyens meurtriers, à l’image des roquettes qu’il continue encore aujourd’hui d’accumuler et des tunnels en permanence en cours de creusage.
C’est d’ailleurs ce qui vaut à l’organisation de figurer sur la liste noire des organisations terroristes de nombreux Etats, parmi lesquels les Etats européens, tel que cela a été rappelé par la Cour de Justice de l’Union Européenne le 26 juillet dernier.
Par Hanna Partouche, Responsable de rédaction chez Unis avec Israël
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